Mon rosier pâle du Bengale
qui peines à faire trois roses,
je craque quand je te bêche,
je bruisse quand je t’arrose.
Oui, je sais, tu te déssèches.
Pas bon de vivre à côté
d'un prunier chargé, chargé,
chargé de fleurs...
Lui si riche et toi si pauvre.
Ah, mon coeur, un jour viendra
où changée l'ordre des choses
le prunier fera trois roses
et toi, rosier, des milliers
de prunes dont quelques-unes
seront des prunes glorieuses
du Bengale, trop goûteuses !