Le caméléon déménage

La merveille que voilà,
du plus beau jaune, c'est moi
au bout de la branche du
mimosa.

Je descends! C'est le printemps!
Je foule le gravier rouge.
J'en rougis de joie: je bouge!

Faut pas trop en faire, quand-même...
Point de galop, point d' extrêmes...    

Regardez donc, chers amis: 
ce pin pignon beau, exquis, 
c’est ma nouvelle maison ! 
J’entame son escalade, 
maquillé de vert-marron
et d’une touche de gris.
 
Chut... Un chat en promenade  
qui passe traînant la queue, 
comme un tigre silencieux...
 
Et moi, si bien embusqué,
je l'ai trompé, quelle prouesse !
J'en oublie ma faiblesse,
j'en oublie même mes vertiges.
Je monte, glisse, remonte,
je me risque à des voltiges
et puis enfin me repose...
Suis-je bien sur mon beau pin,
tout vert dans le matin rose !

 

 

 

 

Le chat au poil hérissé

Le chat se pencha sur la

margelle du puits et vit

dans les éclats de l'eau sombre

ses neuf vies réfléchies. 

                                                           

 

L’ oiseau Touloublih

Voici l’oiseau Touloublih :
debout sur une seule patte, 
jamais ses poux il ne gratte. 
Mange-t-il ? Peut-être pas. 
Les graines dans la mangeoire
et l’eau dans la grande jatte 
brillent, brillent... Il les oublie. 
Il oublie tout, Touloublih. 
Sur ses doigts des fourmis passent, 
puis s’en vont sans qu’il les chasse. 

Quand il dort, droit comme un if,
à son réveil il me fixe 
dans les yeus: Ah là, là,
ah là, là, tu es encore là,
espèce d'oiseau oisif ?... »
 

 

Pile à l'heure du goûter

– Toc, toc, toc ! 

Il y a un phoque, 

un phoque sur mon palier.  

Je le vois par l'oeilleton.

– Toc, toc, toc ! Pom, pom, pom!

C’est bien un phoque, 

un phoque fort essoufflé.

Il a grimpé toutes les marches 

de l’escalier.

– Pom, pom, pom ! Toc, toc, toc !..

– J’arrive, monsieur le phoque !

Bonjour ! S’il vous plaît, entrez ! 

Puis-je vous offrir une tasse

de thé chaud à la mélasse ?

– Très volontiers.

Toc, toc, toc !

Ça alors... Un autre phoque

posé sur le paillasson.

Je le vois par l’oeilleton.

– Pom, pom, pom !... Toc, toc, toc ! 

C’est bien un phoque, 

un phoque fort essoufflé.

Il a grimpé toutes les marches 

de l’escalier.

– Pom, pom, pom ! Toc, toc, toc !..

– J’arrive, monsieur le phoque !

Bonjour ! S’il vous plaît, entrez !

Puis-je vous offrir une tasse

de thé chaud à la mélasse?

–Vous n'auriez pas du café

à la place ?... 

Un bon café bien glacé ?

Du thé chaud à la mélasse

quand je suis si éssouflé,

désolé, mais je m'en passe.

À la cour de Vienne (Suite d'un vieux virelangue)

Les chaussettes de l’Archiduchesse
sont-elles bien sèches, archi-sèches ?

Bien sèches, archi-sèches elles sont,
ses chaussettes, et secs sont
archi-secs ses chaussons.

Puis-je vous chausser, Altesse,
vos chaussons et vos chaussettes ?

Mais non, Comtesse, voyons...
Nos chaussons nous préférons
chausser après les chaussettes,
ça fait plus grande toilette !

Voilà notre archiduchesse proprement chaussée...

... d'un seul pied. Il lui faut encore chausser le deuxième chausson que voici:









Hyène et les hyènettes



 

 

 

 

 

 

 

 

Hyène des rocs croque

kok, kok, kok,

ses tiques, puis décortique

rik, rik, rik,

deux grosses plumes de buse,

c'est fou comment elle s'amuse.

Aiguiser ses jolis crocs,

oh, oh, oh, ça lui plaît trop.

Rien que d’y penser elle rit :

hi, hi, hi, hi, hi, hi, hi !!

 

Cinq hyènes des rocs croquent

kok, kok, kok,

leurs tiques, puis décortiquent

rik, rik, rik,

dix grosses plumes de buse,

c'est fou comment elles s'amusent.

Aiguiser leurs jolis crocs,

oh, oh, oh, ça leur plaît trop.

Rien que d’y penser elles rient

aux éclats : ha, ha, ha, ha !!